Je ne savais pas quoi faire, il y avait des jours comme ça on on ne savait choisir. Là, je ne savais pas quoi faire et je penchais entre deux phrases. Deux verbes plutôt. "Sortir" et "Rester", que choisir ?  Rester au camp ou y sortir. Alors, c'est là que décide mon cœur aventurier. Sortir dehors. Chaque sortie, c'est presque une nouvelle aventure. Je décidai donc de sortir dehors, par cette belle journée ensoleillée. Le soleil éclairai le moindre recoin du paysage. Une très belle journée en fait. Je suivais la lumière de soleil en m'émerveillant sur la beauté de ce que pouvait nous offrir la nature. Même si c'était éphémère. Là, je n'étais plus que dans mes pensées, je ne regardai plus où j'allai. Puis, il est arrivé la chose que je redoute de faire, la chose interdite. Je tournai le dos pour m'y échapper quand je sentis une odeur derrière moi. Zut, quelqu'un allait savoir que j'avais pénétré sur le territoire du clan du tonnerre. Et la personne qui allait savoir était justement devant moi, une chatte du clan du tonnerre en personne. Normalement, un chef ne se permettait pas d'aller sur le territoire d'un autre clan surtout quand il n'y avait pas de raisons. Il était censé montré l'exemple. Là, la chatte du tonnerre allait surement dire à Etoile Printanière ce qu'il venait de se passer, et à la prochaine assemblée, j'allai me prendre pire qu'un savon. Je regarda de mes yeux bleus la chatte et lui dis doucement :

-Désolée, je ne voulais pas entrer sur ton territoire, j'étais ....

Comment justifier ma réponse en sachant que la cause était débile ? Pour l'instant, la chatte n'avait pas bougé. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Je décidai d'être franc.

-Perdu dans mes pensées ...

Soudain, je me rappelai. La chatte. Je la connaissais de vue, c'était la guérisseuse du tonnerre. Pelage du ... Pelage du Midi. Comme chaque guérisseuse, je la respectai presque comme un chef et je m'en voulu encore plus d'être pénétré dans leur territoire. Pourquoi ça n'arrivait qu'à moi ?

Tu sors du camp,comme chaque jour. Les guerres,il n'y en a aucune pour le moment,et à part quelques bobos d'apprentis imprudents,les dégats nécéssitant de véritables soins sont rares. Alors tu prends le mal en bien et le bien en mal. Pas de guerre? Bon d'accord. Tu iras expérimenter de nouveaux remèdes,et jusque là,tu cherches encore,patiente. Un jour viendra ou tu découvriras quelques chose,un remède pouvant soigner très bien. Donc tu occupes ton temps,tes journées,dehors. Et puis,ce n'est pas bon de rester enfermée dans ton antre,bien que les odeurs médiciales t'apaisent de par ton fin odorat. Ton outil le plus précieux. Et puis aussi,personne ne le sait,tu t'inquiètes de ton sors en temps de guerre,ou pour une mauvaise rencontre. Alors,quand tu es sûre que personne n'est là,tu t'entraînes,selon se que font les apprentis,selon se qu'ils te racontent quand tu les soignes. Puis tu t'exerces,et tu aimes ça. Pas autant que soigner,mais quand même. Le nez en l'air tu trottines et soudain,une odeur inconnue t'arrive au museau. Le clan du vent? Qu'est-ce qu'il fiche ici? Alors tu vas à sa rencontre et,pouf,tu es nez à nez avec le chef blanc. Le pauvre à l'air surpris,et toi même tu sursautes,puis tu s'assois,un sourire aux lèvres. Enfin de la visite! Pour toi,c'est une chance. La prochaine assemblée,c'est quand même dans un moment. Tu te retiens de rire en entendant son excuse,mais ton sourire s'élargit malgré toi.

<< Bonjour, Etoile de Glace. Vous vous êtes perdu? >>

Tu le taquines,avec ton regard amical. A ce qu'il parait,il est plutot distant. Ce sera ton expérience du jour,ta rencontre,ton divertissement. Mais il ne faut pas rester ici,pourtant tu fais traîner le temps. Il tombe bien,tu t'ennuyais un peu.

Je regardai Pelage du Midi, j'étais anxieux. Mais à ma surprise, elle ne partit pas, elle ne se renfrogna pas. Non, elle sourit. Je respirai tranquillement, à la voir, elle ne semblait pas être en colère. Tout allait bien. J'aurais quand même préféré ne pas être sur son territoire. Là, je faisais surement penser à un apprenti qui s'était trompé de territoire et qui ne connaissait pas les frontières. Ah, quel chef je faisais ! Elle, elle semblait décontractée, pleine de vie, joyeuse. Tout semblait bien aller chez elle. Ses yeux pétillaient ... En tout cas, il n'y avait plus de problèmes pour moi. Quand elle parla :

<< Bonjour, Etoile de Glace. Vous vous êtes perdu? >>

Il n'y avait pas que de l'ironie dans sa phrase. Un peu de curiosité aussi. Je lui répondit :

"Tu peux me tutoyer, tu sais. Maintenant, oui je suis perdu car je ne connais pas votre immense territoire. Tu pourrais me ramener à votre frontière ?"

Pelage du Midi semblait vouloir la causette. Moi, je ne voulais pas rester ici, ça me mettait mal à l'aise. Mais à la frontière, je voulais bien. Mais là, non. Je regardais le gros arbre autour de moi, c'était un saule. Mais il était si grand que je croyais que je ne pourrais jamais m'échapper de son ombre. Puis, je tournai le dos et commença à marcher vers la direction où j'étais arrivé sans savoir si Pelage du Midi me suivait.

Et il te tutoie? Drôle de chef. De plus,il te prie de le tutoyer également. Cela attise encore plus ton étincelle de curiosité. Au passage,tu réalises qu'il te faut justement de l'écorce de Saule. Curieux hasard. Tu plantes tes cros pointus dans l'écorce de l'arbre et en déchire quelques bouts déjà entamés par tes soins,que tu déposes ensuite près d'un coin sans vent. Ainsi,tu pourrais revenir en chercher plus tard. Et il te donne des ordres? En plus? Mais tu ne t'offusques pas,tu le prends comme une suggestion,une demande sans tact. Tu en as vu d'autres après tout. Alors tu lui emboites le pas,sans prendre la peine de lui répondre. Mais tu marches devant lui,c'est ton territoire,pas le sien,donc entre vous d'eux,ici et pour le moment,c'est toi qui décide. Tu ne diras rien,car il meuble un peu ta journée et tes connaissances. Vous êtes proches de la frontière,et l'air de la ville arrive à tes narines. Tu y est habituée. Pour toi,c'est un synonyme de danger. Tu regardes le chef blanc,et tu le préviens,en t'asseyant.

<< Nous sommes proches du sentier,et nombreux sont les bipèdes qui y passent,je vous conseil d'être prudent. Après,nous n'aurons plus qu'un petit bout de forêt à faire,et vous arriverez à la frontière de la ville. >>

Car le clan du Tonnerre n'avait pas de frontière direct avec les autres clans,il était proche,mais isolé. Le chef devrait donc,certainement comme pour l'allée, traverser les maisons et jardins. Tu hésites à poursuivre le chemin en sa compagnie après. Il te faut encore d'autres échantillons pour compléter ta pharmacopée,et découvrir de nouvelles sources. Puis tu te relèves,et franchit le sentier,après avoir pris milles précautions,ventre à terre.

Là, je me sentais vraiment gêné. J'avais l'impression que je mâchais mes mots et que la guérisseuse n'y comprenait pas vraiment le sens. Oh, pourquoi étais-je ici, sur ce territoire. Je n'en menais vraiment pas large et je regardai le ciel en soupirant un bon coup. J'étais fatigué, fatigué de ne pas avoir beaucoup dormi et d'être aussi bête, empoté. Finalement, doucement, Pelage du Midi arracha un peu l'écorce de l'arbre avec ses crocs aiguisés et déposa le fardeau obtenu au sol. Puis, elle me rattrapa vite fait et elle me dépassa. Je ne l'empêcha pas et je ne bronchai pas, c'était moi qui était en faute là, je n'avais pas à le faire. Et ne me parla pas, ce qui me déçu un peu. Elle connaissait bien son territoire et je fus surpris et impressionné par la maîtrise de ces mouvements car das cet endroits là, je n'arrivai pas bien à me fondre dans le "décor". Elle m'emmena jusqu'à la frontière et je fus encore plus gêné de voir que j'étais parti aussi loin sur leur territoire. Quand on commença à sentir l'odeur nauséabonde de la ville, elle s'arrêta et s'installa en me lançant :

<< Nous sommes proches du sentier,et nombreux sont les bipèdes qui y passent,je vous conseil d'être prudent. Après,nous n'aurons plus qu'un petit bout de forêt à faire,et vous arriverez à la frontière de la ville. >>

Bon, finalement, elle ne m'avait pas tutoyé. Tant pis, j'avais d'autres problèmes en tête. Dont le principal était de réussir à sortir du territoire du clan du tonnerre. Je regardais devant, en effet, je voyais le sentier. Je le reconnaissais un peu, je l'avais vu en venant par ici. Je commençai à traverser quand je vis que la guérisseuse hésitai entre deux choses, puis, elle traversa prudemment le sentier. Je fis de même quand elle eut atteint l'autre côté. Quand je fus arrivé à son niveau, je lui dit simplement :

"-Merci, sans vous, je serais perdu"

Et oui, ne m'ayant pas tutoyé, je décidai d'en faire autant. Je voyais bien que la guérisseuse du tonnerre hésitait à m'accompagner. Croyait-elle que j'étais un ennemi ? Finalement, je lui dis doucement en choisissant bien mes mots :

"-En venant, j'ai sentis l'odeur de baies de genièvre. Est-ce que ça t'intéresse ?"

Oui,tu le prends pour un ennemi. Enfin,non,pas vraiment en fait,mais ton éducation t'a appris à te méfier des félins des autres clans. D'autant plus quand c'est le chef. Surtout quand tu as décidé de le conduire à la frontière,et là tu te rends compte que c'est peut-être un piège. Tu couche momentanément les oreilles,mais les relève aussitot. Mais quand il fait allusion à un remède que tu connais,que tu n'auras bientot plus en stock,certainement,et que ta source habituelle commence à en manquer à cause de ces fichus oiseaux,tu ne peux t'empêcher de sourire et de montrer plus confiante.

" Toujours"

Tu réponds,tes pupilles étroites reflétant la hâte qui te gagne peu à peu. Le matou blanc t'es d'une bonne compagnie,jusque là,tu commences à l'apprécier.

" Vous les avez vues où?"

Et,tentée,tu ajoutes avec un air malicieux,les moustaches frémissantes.

" Vous êtes sûr que,pour vous êtres perdu sur le territoire ennemi,vous n'avez pas mangé de ces baies en trop?"

Tu ricanes gentiment.